est artiste et éditrice. Elle vit et travaille sur le plateau de Millevaches.
Née à Pontoise en 1991, elle est diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2018, avec un travail mêlant peinture, photographie et documentation politique.
Depuis 2017, elle est membre du collectif amicale mille feux et elle fonde en 2019 la maison d’édition hourra qu’elle continue de diriger aujourd’hui.
Exposition du 14-06 au 18-06-2023 à 30 rue du docteur Potain
Texte : Faire fleur par Katia Porro – Photographie : Eugénie Touzé
Exposition du 26-09 au 31-01-2021 à Treignac Projet
L’univers de Boudin est intime et domestique, elle s’enracine dans les moments quotidiens et leurs sensations. Comme le cliquetis des préparatifs de la cuisine entendu depuis le calme du salon ; ce sont des réflexions sensorielles qui se glissent entre les objets et les décors. Les sensations, les sujets, les objets sont libérés et composent avec fluidité un espace compressé, parfois aussi fin qu’un coton imprimé, ou juste assez profond pour permettre les ombres. Cela me rappelle ce que Pierre Bonnard a dit à la fin de sa vie : « Toute ma vie, j’ai flotté entre l’intimité et la décoration ». L’espace de Boudin est un espace de vie où le masculin s’ouvre au féminin, la cuisine à la chambre, les objets aux sensations. Et où l’intime doit devenir public. (Sam Basu)
Exposition du 06-06 au 12-07- 2020 à Treignac Projet
Olga Boudin retourne à la peinture d’observation pour la repenser en rapport avec son expérience de vie et de création artistique dans un projet rural et communal à Lacelle, en Corrèze. La décision de délocaliser sa pratique artistique, dans un environnement marginal et de travail sisyphéen, nous éclaire sur son questionnement des traditions héritées de l’histoire de la peinture.
La série Outils noirs dépeint des outils à main traditionnels, presque flottants, ressemblants à des apparitions, dans un espace indéfini et ombragé. Sans les effets dramatiques du clair-obscur ou d’autres astuces historiques de la peinture, les objets représentés vivent dans la pénombre d’ouvriers et d’ouvrages oubliés. Le style et la technique des petits tableaux sont classiques et naturalistes, mais échappent de justesse à l’anachronisme grâce à une utilisation intelligente du mauvais cadrage qui ampute le sujet supposé du tableau.
S’appuyant sur l’histoire de la photographie plutôt que sur celle de la peinture, Olga Boudin met en avant le cadrage du sujet. Le plaisir et l’évidence de l’image sont dérangés par son décalage. L’histoire bourgeoise ou coloniale de la nature morte, telle qu’elle se développe à partir de la nature morte hollandaise du XVIIe siècle, est perturbée dans ces tableaux qui, plutôt que d’être la proie du désir naïf de faire une « fenêtre sur le monde », se trouvent centrés sur quelque chose d’autre ; quelque chose qui ne se reposera pas ou ne restera pas immobile ; qui ne peut être capturé.
Les peintures de Boudin sont des « signaux fantômes » évoquant l’aliénation et la manière fantasmatique dont le travail humain réapparaît dans les marchandises et la plus-value ; ou comment les esprits peuvent être évoqués par des représentations du commun. L’obscurité qui entoure l’objet, son inquiétude et ses histoires non racontées, est imprimée dans le cadre et la matière de ces petites peintures noires.
La série Outils noirs est accompagnée d’une série de peintures de gants suspendus, qui étend les références au travail, à la construction et aux labeurs passés. Cette fois, le cadre est complet, mais toujours boueux et sombre. Boudin ne laisse pas à chaque fois la série dicter entièrement le programme ou une interprétation systématique de ses œuvres. Il y a de l’humour dans sa sélection d’œuvres ; Beckettien et mortel, mais drôle quand même. (Sam Basu)
Exposition de fin d'études, 2018, Beaux-arts de Paris
Place pour tous au banquet de la vie ! — Charles d'Avray
Des fermes du Tarn où Olga Boudin a autrefois travaillé, aux ateliers de l'École des Beaux-arts de Paris où elle réalisa récemment les travaux de son diplôme, en passant par une myriade d'intersections routières souvent bloquées par des manifestant·es ou bien fraîchement débloquées à raison d'interventions policières, l'ensemble du territoire français semble être pris dans une effervescence de luttes sociales. C'est sur fond d'un tel climat politique, précisément, celui de son époque, immédiate, vécue, que la jeune artiste réunit ses œuvres sous le titre Le ventre plein, l'homme peut discuter, tiré des paroles d'une vieille chanson anarchiste.
Son installation Ensemble contre le discours est composée de cinq grands slogans accrochés aux murs, accompagnés de cartes postales et d'un texte racontant les révoltes vigneronnes d'il y a un siècle en Languedoc et en Champagne, ainsi que d'une série de peintures d'observation (des vieux bouts d'outils) qui s'étalent sur toute la pièce. Plus loin, deux tirages argentiques des gisants de Victor Noir et d'Auguste Blanqui au cimetière du Père-Lachaise, d'autres photographies prises dans le Tarn, et une peinture à l'huile réaliste d'une cagette de pommes de terre. Enfin, une petite peinture de bananes, simple, émouvante, rappelle au visiteur que ces œuvres, au delà de leur signification politique, sont également le résultat d'un plaisir artistique pur répondant au désir de contempler le monde avant de le théoriser. (Makis Malafékas)
Exposition du 13-12 au 22-12-2024 au Presbytère de Saint-Briac-sur-Mer avec les APM
En résidence aux APM
du 16-09 au 23-12-2024 à Saint-Jacut-de-la-Mer
Soirée du 13-03-2024 consacrée à l’ouvrage La Maison des maladies d’Unica Zürn publié par les éditions Hourra en présence de l’éditrice Olga Boudin et de l’autrice Mathilde Girard, avec le soutien du CNAP, à la Bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou
Exposition le 03-02-2024 chez Cometa
Projection d'un ensemble de films documentaires co-programmé avec Federico Rossin à Peuple et Culture Corrèze
Regarder les choses. Nature morte, objet et cinéma
« La croissance des végétaux » de Jean Comandon (1929 – 12')
« Archeologia » de Andrejz Brzozowski (1967 – 14')
« L’objet » de Jacques-Louis Nyst ( 1974 – 11')
« Comment utiliser son temps libre ? »
de Abbas Kiarostami (1977 – 18')
« Hôtel Monterey » de Chantal Akerman (1972 – 60')
Vente aux enchères au profit de In Extenso le 16-12-2023 au Palais de Tokyo
Publication de Rumeurs des villes de Liza Maignan à propos des initiatives artistiques en Corrèze.
Exposition collective du 10-12-2022 au 20-01-2023 à lavitrine
Discussion avec Sarah Frioux-Salgas et Jean-Baptiste Naudy lors du 7ème épisode de l'émission En Déplacement animée par Clara Schulmann et Thomas Boutoux à la galerie Jocelyn Wolff